Aract et CGSS : ensemble pour prévenir les RPS

Publié le 18/11/2020

Il y a plusieurs définitions des RPS. Ils sont définis par leurs effets et non par leurs causes.

Vendredi 6 novembre au matin, dans les locaux de l’Aract Réunion, à Sainte-Clotilde, Béatrice De Louise, Elodie Parvedy et David Lavigny, ont présenté les outils mis en place à la CGSS dans le cadre de la prévention des risques psycho-sociaux (RPS) à l’équipe de l’Aract Réunion. Tous trois sont contrôleurs de sécurité au sein de la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) de La Réunion. Béatrice De Louise y est référente RPS.

Dans le champ de la prévention des risques professionnels (PRP), un important travail de partenariat est accompli à La Réunion, ce qui est à souligner, car ce n’est pas le cas partout. Les partenaires de la PRP se sont réunis depuis des années autour d’une charte, qui est consultable sur le site preventionpro974. Ils se retrouvent régulièrement en plusieurs comités de pilotage (copil), chacun dédiés soit à des activités ou secteurs comme le BTP, le Spectacle Vivant, l’Elagage, l’industrie agroalimentaire (IAA), soit à des risques comme les troubles musculo-squelettiques (TMS) professionnels, les RPS, les chutes de hauteur, les risques chimiques. Concernant les secteurs travaux, propreté et nettoyage, il n’y pas de copil, mais des actions de formation axées sur les risques de TMS ont lieu, ainsi que sur la gestion des risques pour les managers. Des actions ont également eu lieu concernant le secteur intérimaire (un copil pourrait sous peu voir le jour).

 

Observatoire des inaptitudes

Les partenaires ont également travaillé sur la désinsertion professionnelle ou la prévention primaire, par des sensibilisations, des visites en entreprise ou sur chantiers, la production d’outils. D’autres actions sont menées comme la création d’un observatoire des inaptitudes, l’animation de réseaux : consultants RPS, salariés désignés compétents en prévention (SDCP) dans plusieurs domaines : IAA, grande distribution, interprofessionnel, BTP, médicosocial…

Les partenaires PRP organisent également chaque année sous l’égide de l’Anact, la Semaine pour la qualité de vie au travail.

Après un tour de table afin que chacun puisse se présenter, Béatrice De Louise a décrit l’approche des RPS qui s’appuie sur l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), son partenaire. Il y a plusieurs définitions des RPS. Ils sont définis par leurs effets et non par leurs causes.

 

Absentéisme

La particularité de la prévention des RPS est que la démarche de prévention participe au risque. Un RPS est un risque (de stress, de violences externes et internes) défini par ses conséquences (épuisement, dépression, tentatives de suicide, etc.) et par les « six facteurs de Gollac » : intensité et temps de travail, exigences émotionnelles, autonomie, rapports sociaux, conflits de valeurs, insécurité de la situation de travail. Les RPS ont aussi des effets sur l’entreprise : absentéisme, image de l’entreprise, turn-over par exemple.

Béatrice De Louise l’a souligné : « On ne cherche pas de coupable dans une démarche RPS ; il est également impossible d’entamer une démarche de prévention des RPS quand le climat n’est pas serein ». Elle a rappelé le coût humain, social et financier, qui représente des dizaines de millions d’euros chaque année pour les caisses de la sécurité sociale. 45 % des salariés seraient touchés par des formes plus ou moins graves de RPS.

 

Pétale QVT

Quatre portes d’entrée sont possibles pour proposer une démarche de prévention des RPS : en cas de conception d’une nouvelle situation de travail, ou en cas de modification des conditions de travail, en cas d’évaluation des risques dans le cadre d’un document unique, en cas d’alerte RPS et en cas d’atteinte à la santé déclarée (accident du travail ou maladie professionnelle). Un plan de prévention des RPS comprend cinq étapes. Il faut d’abord préparer la démarche (laquelle sera centrée sur le travail, et non sur les personnes), puis analyser les situations de travail réel, élaborer un plan d’actions, les mettre en œuvre et les évaluer.

Béatrice De Louise a ensuite évoqué le lien entre qualité de vie au travail (QVT) et RPS. La QVT englobe tous les aspects de la vie au travail, les RPS en sont un des aspects incontournables. Si l’on utilise la métaphore de la fleur QVT composée de six pétales représentant chacun un de ses aspects*, il est possible de dire que les RPS sont un élément central du pétale « Santé au travail », mais qu’ils sont un enjeu de tous les autres : si dans une entreprise le pétale « Egalité professionnelle pour tous » est mal en point, par exemple parce que la conciliation vie professionnelle et vie personnelle n’est pas bonne, ou parce que les employés sont traités différemment selon leur sexe, il est probable que les RPS soient accrus.

La QVT, les RPS et le bien-être au travail sont trois notions interdépendantes.

Après des échanges intéressants qui ont permis aux chargés de mission de l’Aract comme ceux de la CGSS de mieux se connaitre, il a été convenu de favoriser au maximum les liens entre les deux structures, dans l’optique de renforcer l’efficacité des actions de chacun.

* Relations au travail et climat social, contenu du travail, santé au travail, compétences et parcours professionnels, égalité professionnelle pour tous, management participatif et engagement.

 

 

En photo : Elvire Morand-Gassian (Aract Réunion), Béatrice De Louise et Elodie Parvedy (CGSS) dans les locaux de l’Aract Réunion.