Clap de fin pour l'Accompagnement Collectif Innovant et Apprenant (ACIA) 2021)

Publié le 22/12/2021

Pour les 7 établissements médico-sociaux inscrits à l'ACIA, l'année fut rythmée par les différentes étapes nécessaires à la mise en place d'une démarche QVT pertinente et cohérente. 

Pour les sept établissements médico-sociaux inscrits à l’ACIA, l’année fut rythmée par les différentes étapes nécessaires à la mise en place d’une démarche QVT pertinente et cohérente au sein des établissements.

La première fut de former un trinôme, afin de constituer le « noyau dur » du futur comité pilotage et d’assurer la transmission des savoir acquis en journées collectives. Dès cette étape, on comprend que la conception d’une démarche de qualité de vie au travail est cousue sur-mesure et adaptée au contexte organisationnel de chacun. Ainsi, les établissements étaient représentés par un membre de la direction, du personnel et métier. Certains ont choisi soit d’ajouter une personne en plus pour améliorer la représentativité dans un contexte de rivalité interprofessionnelle, ou de mutualiser les personnes qui intervenaient dans plusieurs établissements appartenant à la même entité.

Leur première mission fut de construire et d’animer un comité de pilotage représentatif de leur structure. La tâche n’a pas été simple du fait des contraintes sanitaires qui ont fortement bousculées les organisations et entraînées de nombreux mouvements de personnel. Par exemple, certains établissements étaient constitués de petites équipes d’une dizaine de salariés. Dans ce cas, tout le monde est inclus dans le comité, mais le moindre départ entraîne une perte importante. Pour d’autres, le trinôme a assuré seul la mise en place de la démarche pour l’expérimenter dans l’attente de la création d’un comité plus large, qui concernera plusieurs établissements d’une même association. Ce qui fut fait avec brio par ces personnes. Enfin, dans les établissements de plus grande envergure, la nécessité de constituer un groupe de pilotage par lieu géographique était indispensable. La principale difficulté pour ces derniers, sera l’organisation du dialogue et des échanges d’informations entre comités, notamment avec celui déjà en place à un niveau supérieur. D’où l’intérêt de faire participer les personnes qui naviguent entre les différents établissement.

La plus grande difficulté vient quand le comité de pilotage est composé de personnes travaillant sur différents sites éloignés, Lorsque que l’activité se déroule à partir d’antennes dans chaque coin de l’île, le seul moyen de se rencontrer est la visioconférence, avec toutes les difficultés que cela implique. Cela pourrait expliquer la solitude ressentie par le trinôme animateur et le manque d’engagement du personnel dans ce projet. Pourtant, personne n’a baissé les bras. Des ambassadeurs ont été volontaires dans chaque antenne et ont continué leurs travaux malgré des équipes réduites actuellement du fait des difficultés de recrutements accentuées par la crise sanitaire.

L’étape suivante fut d’établir un état des lieux de leur environnement et de sélectionner la ou les grandes thématiques de QVT à traiter en priorité. Pour que cela soit pertinent, il fallait faire participer le plus de personnes possibles, par l’intermédiaire de questionnaires, d’espaces de discussion, de boîtes à idées ou tout autre moyen permettant de regrouper la parole des équipes, de synthétiser les informations et d’élaborer les premières pistes de travail. Cette tâche est tout aussi complexe à mener, car si un questionnaire est facile à faire passer, l’exploitation des résultats et leurs interprétations est très complexe et chronophage. Dans les solutions plus simples comme la boite à idées, il est plus difficile après de provoquer l’engagement dans le projet qui s’en suit. De même, les espaces de discussion peuvent être difficiles à animer si des voix très divergentes se font entendre ou quand le sujet est très conflictuel. Bref, de nombreux pièges se sont dressés sur le chemin suivi par les animateurs, mais qui ont su faire face et aller de l’avant sans s’enliser dans le flot d’informations.

Dans le cadre de cet accompagnement ACIA, les trinômes ont pu compter sur l’aide et l’outillage fourni par l’Aract et produire les premiers projets à expérimenter.

Chaque établissement a pu développer plusieurs projets qui devaient tous répondre aux trois enjeux de la QVT :

  • Les enjeux économiques.
  • Les enjeux sociétaux.
  • Les enjeux de qualité.

C’est uniquement en répartissant les efforts de manière équilibrée que l’on peut s’assurer de la bonne marche d’une stratégie du changement qui va dans le sens du développement conjoint de l’établissement et des personnes qui y travaillent. Ainsi, tous les projets pouvaient être évalués en temps réel par les personnes impliquées directement et démontrer le bénéfice, ou pas, de l’objet de l’expérimentation. Grâce à ce principe, un dialogue de qualité a pu s’établir entre un cadre de santé et les services généraux. Ce qui a permis l’achat de matériels parfaitement adaptés aux besoins des opérateurs. Pour d’autres, ce fut l’occasion de réfléchir sur les lieux de convivialités afin de favoriser les rencontres informelles entre les différentes spécialités du personnel et favoriser la confiance dans le collectif de travail. Ce qui déconstruit les phénomènes de « clan » et rend possible ensuite, l’engagement et la coordination des équipes au service du bénéficiaire des soins. De la même façon, l’optimisation des espaces de travail dans des locaux restreint a pu être partagée et développée en collaboration.

La question des plannings et de la répartition de la charge de travail a aussi pu être traitée de façon collective et participative. Ainsi, aucun professionnel ne « subit » la nouvelle organisation de travail, ce qui permet un engagement immédiat. Cela a permis, pour l’un des établissements, le retour au travail d’une personne en situation de restriction et de retrouver sa place au sein du groupe. Dans d’autres lieux, ce fut l’identité professionnelle et l’appartenance au groupe qui focalisa l’attention. Pour cela, la nécessité de porter une tenue avec logo, mais surtout adaptée aux contraintes de l’activité de travail et aux conditions locales de la Réunion a été discutée. Cette mise en débat renforce les liens du collectif de travail qui a été tant mis à mal ces derniers temps.

Et nous voilà déjà à la fin de l’accompagnement ACIA. Un grand nombre de projets sont encore dans les mains des trinômes. Pour cela, ils ont besoin plus que jamais du soutien de l’ensemble des équipes présentes au sein des établissements. Bien évidemment, l’Aract de la Réunion sera toujours à leur disposition en cas de besoin d’outillages ou de conseil méthodologique.